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Comment l'agilité va m'aider à préparer l'Ultra Trail du Mont Blanc - Article 3 : Qu'est ce qu'un bon objectif ?





Qu’est ce qu’un bon objectif ?


Est-ce qu’il peut y avoir de mauvais objectifs ? Contrairement au long monologue sur la situation d’Edouard Baer, je pense qu’il y a des bons et des mauvais objectifs, avec une distinction plus tranchée que les bons et les mauvais chasseurs des Inconnus 🙂.

Lors du précédent article, je vous ai parlé de la formule permettant d’être engagé et du fait que se fixer un objectif est bien souvent un déclencheur de ce fameux “engagement”. Je vous partage donc ici ma vision d’un bon objectif.


Et si on écrivait SMART avec 2 “A” ?




Comment parler d’une bonne définition d’objectif sans parler de SMART ?

Cette méthode est mondialement reconnue, cependant, je me suis permis de la personnaliser afin de mettre en évidence, de manière plus marquée, un élément qui me semble très important : l’Ambition.

Voici quelques précisions sur ma vision des critères SMAART :

●       Achievable (Atteignable) : Il doit être réalisable. Il doit être cohérent avec notre capacité à tenir cet objectif.

●       Ambitious (Ambitieux) : Cette notion est incluse dans la partie “Achievable” dans la version initiale de SMART, mais je préfère la séparer pour marquer davantage son importance. Si un objectif est ambitieux, il sera stimulant et motivant et conduira à une plus grande fierté/sentiment d’accomplissement en cas de réussite. Attention cependant, la frontière est mince entre un objectif suffisamment ambitieux et un objectif non atteignable. Lorsqu’il est trop difficile de trouver ce juste milieu, je préconise soit la prudence, soit de la souplesse dans la redéfinition de l’objectif.

●       Relevant (Pertinent) : Souvent mal traduit dans sa version française en “Réaliste”, qui redonde fortement la notion “Atteignable”, cet axe vise à s’assurer que l’objectif répond à une ambition plus long terme. Il doit être en phase avec nos valeurs, notre mission.


Comment définir un bon objectif de sprint ?






Ce curseur est souvent mal maîtrisé dans la plupart des équipes produit. Et bien souvent les équipes ont tendance à définir des objectifs trop ambitieux.


Dans un cadre SCRUM, l’équipe s’engage sur un objectif de sprint lors du “sprint planning”. Une équipe qui se sur-engage constamment ne tiendra que très rarement ses objectifs de sprint et cela peut avoir des effets très néfastes sur le moral de l’équipe et donc sur l’engagement individuel de ses membres envers le produit.


Les équipes ont souvent tendance à vouloir “compenser” un sprint non terminé en s’engageant plus fortement sur le suivant. C’est une grosse erreur qui conduit à un sentiment d’échec et un épuisement de l’équipe. Il vaut mieux se sous-engager sur 1 sprint et rentrer à nouveau dans une spirale positive de succès.

A contrario, une équipe qui se sous engage aura peut-être du mal à trouver une motivation forte et à donner le meilleur d'elle-même.


Personnellement, j’aime bien les équipes qui prennent parfois quelques risques et testent leurs limites avec une ambition un peu plus forte que d’habitude (à condition qu’elles soient préalablement dans une situation saine de réussite). Cela les conduit généralement à une satisfaction et un sentiment d’accomplissement beaucoup plus important en cas de succès.

Il s’agit de trouver le bon curseur via une démarche empirique.


Et en ultra-trail, ça se passe comment ?

Tout comme un projet professionnel, il est très important de trouver le bon curseur d’ambition. Un objectif trop ambitieux pourra conduire à de la démotivation ou à une blessure, et un objectif pas suffisamment ambitieux ne nous poussera pas à donner le meilleur de nous même.

Il est donc important de respecter une règle de progressivité dans les objectifs. Cela permet :

-        Un meilleure connaissance de soi

-        Une capitalisation :

-        De l’expérience pour affronter de prochains défis plus complexes.

-        Physique : avec un corps qui s’habitue progressivement à une charge plus élevée.


Concrétement, mon objectif de courir l’ultra-trail du Mont-Blanc se construit depuis presque 10 ans. Voici la succession d’objectifs qui me permettent de considérer ce dernier comme réaliste :

-        Courir un 10km

-        Courir un semi marathon

-        Courir un marathon

-        Courir un mara-trail

-        Courir 60km en montagne

-        Courir 80km en montagne

-        Courir 100km en montagne (ce dernier plusieurs fois pour envisager l’objectif final actuel =>)

-        Courir un 100 miles (160km) en montagne


Se mesurer et savoir re-définir son objectif

Je ne considère pas un objectif comme quelque chose à “absolument” atteindre, mais un moyen de se mettre dans une dynamique d’engagement important.


Comme partagé préalablement dans cet article, si le curseur d’ambition est mal positionné, l’impact sur l’engagement peut être dévastateur (perte de motivation, de confiance…).

Je considère donc qu’un objectif doit régulièrement être ré-évalué et réajusté s’il devient irréalisable.

Cela a pu m’arriver à plusieurs reprises sur des ultra-trail. Je m’étais fixé, par exemple, un objectif de temps : moins de 24h pour un 100km en montagne. Cet objectif a été défini avec une connaissance incomplète de plusieurs facteurs :

-        Météo

-        Ma capacité physique à tenir cette distance pour la première fois

-        Ma forme du jour

-        Le terrain et sa technicité


Lorsque je me fixe ce type d’objectif, je me donne des objectifs intermédiaires en définissant des temps de passage, qui permettent de mesurer ma capacité à le tenir.

Si je constate un léger retard, cela peut me motiver à me ré-engager plus fortement sur la section suivante.

En revanche, un retard trop important doit obligatoirement me mettre dans une dynamique de redéfinition de l’objectif (Moins de 25h ? Tout simplement le terminer avant la “barrière horaire” ?), sous peine de me conduire à un mécanisme d’abandon : “A quoi bon continuer de souffrir si l’objectif ne sera pas atteint ?”, ou à un risque de blessure.


En résumé, je considère un objectif comme un levier essentiel d’engagement, et je conseille :

-        De trouver le bon curseur d’ambition pour les objectifs que nous pouvons nous fixer.

-        De lever les incertitudes via une mesure régulière de notre capacité à atteindre ce but.

-        D’être en capacité d’adapter/réajuster un objectif pour maintenir le curseur d’ambition optimal.


Lors du prochain article j’entrerai dans des éléments plus concrets, j’y parlerai de “cadrage” / préparation et de comment cette phase permet de lever un certain nombre d’incertitudes.

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